Valse l'heure

Son parfum me poursuit & relance
Un désir fébrile, par son absence.
Le jour retient son souffle, une seconde se plombe
& à plaisir retarde le temps qui me sépare
De l'heure où mon cœur redémarre : ce soir,
Nous valserons des heures, nous valserons les heures
Personne n'aura la force de nous arracher l'un à l'autre.
Nous valserons les heures, nos verres seront le fleuve
A la source de nos soifs, nous irons voir si la gloire s'apprivoise.

En attendant, le manque m'a gagné
& j'entends l'océan de mes éléments enchaînés.
Des poignées entières de bruit rutilant
Se déversent dans mes jours trop lents.
Les chevaux de frise, les mètres étalons
Hérissent ma ligne d'horizon. Mais ce soir
Nous valserons les flammes, nous valserons les vagues
& rien, Non ni personne ne nous arrachera l'un à l'autre.
Nous valserons le sort, les bars seront le port
A la source de nos soifs, allons voir si la gloire
Veut bien de nous ce soir...

Alors tout se retire, elle ne va pas venir
Je vais être seul ma belle, tant pis la belle affaire.
Personne n'aura la force de m'arracher le cœur.
Je valserai les heures, mon verre sera le fleuve
A la source de ma soif j'irai boire à "ma gloire!"
Je valserai la vague au bras des autres femmes
& rien non ni personne ne m'arrachera une larme.
Je valserai le sort, les bars seront le port
A la source de la gloire, j'irai boire jusqu'à plus soif.
Je brûlerai la nuit, je brûlerai l'ennui
& rien non ni personne n'aura la force de m'arracher le cœur,
De m'arracher des pleurs, personne n'aura la force
Non pas la force...

Philippe Pascal


Page créée par Pascal Bechoux, janvier 1999