Sylvie

Sur un fil en équilibre, et le vide sous ses pieds.
Il est tombé par erreur dans les bras de celle qui passait par là,
par hasard;
réunis sous la pluie.
Par manque d'espoir on se laisse toujours faire.

Sylvie / si seulement Sylvie / si seulement Sylvie /
avait fui dans la nuit.

Marc n'a plus la même allure, il apparaît si sûr !
Aucun souffle, aucun remous
ne vient rider la surface tranquille
du bonheur.
Il étouffe, trop d'amour...
Et de nouveau se sentir prisonnier!

Sylvie / si seulement Sylvie / si seulement Sylvie...

Je sais, mes images sont faibles et mes mots trop naïfs.
Tout juste bon à fredonner les mêmes rengaines :
" la solitude me pèse, la vie à deux m'oppresse ".
Ni tragique, ni comique,
je ne sais plus, je ne sais rien
mais je crois, j'ai besoin de toi.

Sylvie / si seulement Sylvie / si seulement Sylvie...
(est partie dans la nuit)

Les lames s'émoussent,
même le plus bel acier rouille par abandon.
Et de funambule très vite on devient somnambule,
sans y faire attention.
Alors les heures s'écoulent, un lent goutte à goutte,
de longues secondes tombent et l'éclaboussent.
Les yeux fixés sur la porte refermée,
Marc est là, tout juste bon (sans cesse) à répéter :

Sylvie / si seulement Sylvie / si seulement Sylvie /
était restée dans sa vie.

Philippe Pascal


Page créée par Pascal Bechoux, janvier 1998