Nos voisins de
lHexagone accordent à limage une importance
démesurée qui souvent nuit à la musique. Ainsi 75% des
articles consacrés jusquici à Marquis de Sade mettaient
laccent sur leur look « intransigeant et correct » (dixit
R&F : qui dautre ?) suscitant les pires craintes quant
à la qualité de leur musique.
Pour une fois, cette méfiance est inutile : MdS a des idées,
parfois un peu « forcées » (contrived) mais de bonnes idées
quand même. Mesuré sans être synthétique (le seul clavier
présent est un piano acoustique) discordant et pourtant dansant,
le son de ces cinq bretons est incontestablement actuel et
valide. Set in Motion Memories, Henry, Skin Disease sont autant
de réussites auxquelles on pourrait ajouter Conrad Veidt ou Boys
Boys (une ballade mélopée enjolivée dun solo de sax)
avec les réserves dusage au niveau des textes et du chant.
Les références clichés à lAllemagne (Baader /
Munch / Nacht und Nebel) et au Japon commencent à bien faire et
laccent typique (ze walls) qui passerait avec une musique
plus « tripes » détonne juxtaposé au son clinique et clean de
Marquis de Sade. La solution serait peut-être daccentuer
lintonation française plutôt que de sefforcer de
sonner anglais.
Quoi quil en soit, un groupe prometteur qui vaut tous les
Trust de lIsle de France. Nadine Milo.
Copyright : En attendant, 1980