Quelque chose, noir

Le général Hiver plonge sa dépression
Du bout des nerfs, sous une chape de plomb.
Je me souviens d'un morceau de bleu,
Dans le feu de l'absinthe, une couleur s'est éteinte.
QUELQUE CHOSE NOIR se traîne
Dans le silence s'enfonce
& se ronge les ongles
& me ronge les sangs.
QUELQUE CHOSE NOIR, je l'aime
Comme un trou dans la nuit,
Comme un trou dans l'oubli
& roule au fond d'un puits.

Mais dehors c'est l'hiver.
Crève l'arrière-saison!
Un pou : ta mort dans une caisse à savon.
Je me souviens d'un morceau de vert
De la douceur de vivre, de l'ivresse du vide.
QUELQUE CHOSE NOIR se traîne
Dans le silence s'enfonce
& se ronge les ongles
& me ronge les sangs.
QUELQUE CHOSE NOIR, je l'aime
Comme un trou dans la nuit,
Comme un trou dans l'oubli
Je l'aime c'est bien ma veine!

Je reste là,
Face contre terre.
Ils ont vendu leur âme
Ils ont rendu les armes.
Je regarde.
QUELQUE CHOSE NOIR...

QUELQUE CHOSE NOIR se traîne
Dans le silence s'enfonce
& se ronge les ongles
& me ronge les sangs.
QUELQUE CHOSE NOIR, je l'aime
Comme un trou dans la nuit,
Comme un trou dans l'oubli
Roule au fond d'un puits.

Je reste là
Face contre terre.
Ils ont vendu leur âme
Ils ont rendu les armes,
Je regarde.

Je reste là
Face contre ciel.
Dans les salles où se perdent
Jusqu'au bruit de mes pas,
Je me perds.
Je laisse faire.
QUELQUE CHOSE NOIR,
Là, quelque part...

Philippe Pascal


Page créée par Pascal Bechoux, janvier 1999