L.M.

Elle a peint le ciel sur ces fenêtres,
Elle aime tant Verlaine.
Et elle a teint ses cheveux en vert,
Elle aime tellement Baudelaire.
A la folie, passionnément
Elle aime les corbillards d'antan.
A la folie de ses vingt ans,
Elle aime aussi Tristan comme un amant.

Dans ses livres, elle s'éparpille
Elle file en secret l'amour parfait,
La passion clandestine.

Sur les dalles de marbre d'un songe,
O ma Salomé sauvage!
Par sept fois dans le trouble elle plonge
Son esclave au corps sage.
Sous un rayon de lune, elle s'avance
Comme une passante inconnue.
Sous la lune insolente,
De transparence vêtue, oh plus que nue.

Dans ses livres, elle s'éparpille
Elle file en secret l'amour parfait,
La passion clandestine.

Dans ses jeux de petite fille,
Elle m'invite à la suivre
Et sur les pages blanches d'un livre, elle m'attend
Dans sa vie, dans son roman
Pour un baiser d'elle pourtant
Je me ferais prophète ou décadent
Et j'offrirai ma tête sur un plateau d'argent,
en riant.

Elle a peint le ciel sur ses fenêtres,
A la folie, elle aime Verlaine,
Appollinaire, Tristan Corbière,
Perdue entre deux poèmes,
Elle dit qu'elle l'aime.
Elle dit qu'elle m'aime quand même,
Elle dit qu'elle m'aime, un peu, beaucoup,
A la folie pas du tout.
Elle dit qu'elle m'aime quand même
Elle dit qu'elle m'aime aussi.
Perdue dans ses poèmes
Elle m'aime à la folie... Pas du tout.

Philippe Pascal


Page créée par Pascal Bechoux, janvier 1999