L'amour aux trousses

Il lève l'ancre...
Gonflent ses voiles : un nouveau départ.

SI tu l'attends
il te reviendra.
Quelqu'un, quelque part, te tend les bras.

Une jeune geisha,
dans une maison de thé
à Kyoto,
sur une natte,
l'a enivré de saké
au son du koto.

Il t'a cherchée
cherchée de bras en bras,
croisée et perdue mille fois déjà.

Si tu l'attends
il te reviendra.
Quelqu'un, quelque part, vers toi, tend ses bras.

Dans les vitrines
des rues chaudes de Brême
ou de Hanovre,
des mannequins s'animent
le temps d'un " je vous aime
my love ".

Si tu attends, il reviendra.
Si tu l'attends, il reviendra.
L'amour aux trousses,
aveugle et sourd
enfin !
L'amour au cœur
attend son heure
pour te prendre par la main.

Sur chaque lit de passage
se précise ton visage.

Dans cette chambre, comme dans un écrin,
les tentures blanches ont conservé les plaintes.
Les traces d'un passé qu'il reste à assembler,
les rires et les chagrins, les règles d'un jeu à réinventer.

Il a forcé
la porte des cités
défendues.
Il est tombé
dans les pièges que Circé
lui a tendus.

Si tu attends, il reviendra.
Si tu l'attends, il reviendra.
L'amour aux trousses,
aveugle et sourd
avance.
L'amour au cœur
attend son heure
si tu lui laisses une petite chance...

Un soir, le ciel s'ouvrira un instant, lumineux
un jour perdu, un point s'agrandira, merveilleux
un soir, le ciel s'ouvrira à jamais, lumineux
un jour nouveau, un homme s'avancera, amoureux.

Philippe Pascal


Page créée par Pascal Bechoux, janvier 1999