En attendant, n°24,

Critique de l'album Dantzig Twist

 Dantzig Twist

Nos voisins de l’Hexagone accordent à l’image une importance démesurée qui souvent nuit à la musique. Ainsi 75% des articles consacrés jusqu’ici à Marquis de Sade mettaient l’accent sur leur look « intransigeant et correct » (dixit R&F : qui d’autre ?) suscitant les pires craintes quant à la qualité de leur musique.
Pour une fois, cette méfiance est inutile : MdS a des idées, parfois un peu « forcées » (contrived) mais de bonnes idées quand même. Mesuré sans être synthétique (le seul clavier présent est un piano acoustique) discordant et pourtant dansant, le son de ces cinq bretons est incontestablement actuel et valide. Set in Motion Memories, Henry, Skin Disease sont autant de réussites auxquelles on pourrait ajouter Conrad Veidt ou Boys Boys (une ballade mélopée enjolivée d’un solo de sax) avec les réserves d’usage au niveau des textes et du chant. Les références – clichés à l’Allemagne (Baader / Munch / Nacht und Nebel) et au Japon commencent à bien faire et l’accent typique (ze walls) qui passerait avec une musique plus « tripes » détonne juxtaposé au son clinique et clean de Marquis de Sade. La solution serait peut-être d’accentuer l’intonation française plutôt que de s’efforcer de sonner anglais.
Quoi qu’il en soit, un groupe prometteur qui vaut tous les Trust de l’Isle de France. – Nadine Milo.
 


Copyright : En attendant, 1980