Aurore

Endormi
au départ de Paris.
Un vol de nuit
sans escale.
Je me suis réveillé
au cœur d'un pays
d'Afrique équatoriale.
Et un pied dans la guerre
j'ai simulé la danse.
Les guerriers entrent en transe
couverts d'argile
d'huile et de cendre.

A l'horizon
s'entrechoquent les hommes.
Aux lueurs de l'aurore,
s'entrelacent les corps
en métissant les couleurs
de leur corps en sueur
aux lueurs de l'aurore.

En Orient
face au soleil levant,
les rochers grandissent
lentement
de lacs de sable blanc
où je puiserai la force
de remonter le Gange.
Le long du Yang Tsé Kiang
dans un duel étrange
j'affronterai un vieux maître
dans l'art très chinois
du casse-tête.
Et repartir plus loin dans le soir.
Et repartir sans même un au revoir
dans le soir.

Les musiques s'avant-gardent
aux rythmes des prières brahmanes.
A Taiwan mon walkman
me chante des tantras
dans le soir.

Et repartir plus loin.
L'espoir de te revoir
enfin.
A l'horizon
s'entrechoquent les hommes.
Aux lueurs de l'aurore,
s'entrelacent les corps
en métissant les couleurs
de leur peau en sueur
aux lueurs de l'aurore
s'entrelacent les corps,
les couleurs.

Philippe Pascal


Page créée par Pascal Bechoux, janvier 1999