Suite à l'existence de ce site, je reçois un mail d'un dénommé Gilles Rettel. Cela m'intrigue, car je connais ce nom... Mais où l'ai-je déjà vu ? La pièce tombe ! Gilles Rettel, c'est Anzia, guitariste de Marc Seberg (et sur le premier album de Marquis de Sade). Je lui pose quelques questions et lui propose une rencontre à Rennes où je devais me rendre pour les transmusicales. Rencontre avec un passionné de musique, et professeur d'aïkido.
- Arrêter Marc Seberg
après presque 10 ans, qu'est-ce qui suit ?
Anzia : C'est pas simple !
- Vous avez tous décidé la séparation ?
A. : Oui, c'était d'un commun accord. On avait un peu fait le
tour de ce qu'on avait à faire ensemble. En plus, je crois qu'on
avait un peu loupé le coche sur toutes les nouvelles musiques
électroniques actuelles, à l'époque. On est passé un peu à
côté. Ce n'est pas très facile, en fait, d'essayer de sentir,
quand t'es impliqué dans la création (en plus, moi, j'étais
vraiment très impliqué sur l'instrument à l'époque), ce qui
se passe au niveau des courants musicaux. Et je suis un peu
passé à côté, à l'époque. Du coup, le quatrième album,
musicalement, est à mon avis surproduit. Les chansons sont très
biens. Elles tiennent la route. Ce sont des trucs assez
classiques. Et puis cet album a quand même moins vendu que le
troisième. On a bien senti que c'était en fin de cycle.
- Tu dis que vous avez loupé le coche. C'était une envie
d'accrocher à ce qui était dans l'air ?
A. : Non, ce n'est pas cela ! Mais quand tu es artiste, tu es
obligé d'être très réceptif à ce qui se passe à
l'extérieur. Quand on a commencé à travailler sur le deuxième
album, on était plus dans une mouvance,
On a fait des
maquettes. Quand j'ai réécouté cela, il y a 3-4 ans, c'était
même assez surprenant. Après " 83 ", on s'est posé
pas mal de questions, savoir vers quoi on allait. Surtout qu'on
intégrait Pascale. Et il y a eu une tendance dance et machine.
On a fait pas mal de maquettes avec des boîtes à rythmes,
Un peu ce que faisait New Order à l'époque. Et puis, on
n'a pas franchi ce pas-là.
- En effet, sur l'album, cela ne se sent pas
A. : Justement, sur l'album, on a fait des choix qui n'étaient
pas ceux-là. Donc, on s'est un peu éloigné de cette partie
technique dans le sens 'machines'. Donc, on est resté plus
guitare-batterie-basse-clavier, et du coup, on a loupé le coche
vraiment en 88-89, quand cela a été le début de la techno, de
la house. Quand je dis " loupé le coche ", ce n'est
pas pour coller à l'événement, mais c'est parce que c'est
normal qu'on évolue. On ne jouait pas dans Marc Seberg comme on
jouait dans Marquis de Sade. Et c'est normal. C'est la vie, en
fait.
- La différence entre le premier album et le second est énorme,
je trouve
A. : Disons que le premier était très introverti. Si on avait
fait un deuxième comme le premier, à mon avis, la maison de
disque n'aurait pas franchement apprécié. Donc il y a eu une
idée d'ouverture sur le public. C'est clair.
- Mais " Le chant des terres " est un superbe album de
pop
A. : Oui, c'est cela, mais moi j'adore cela. Je ne le renie pas
du tout.
- Et puis, la plupart des textes sont en français sur le
deuxième
A. : Il y a aussi cet aspect, un peu difficile. C'est vrai que
cela a toujours été un protection de chanter en anglais. Mais
d'un autre côté, Philippe a toujours été plus libre en
anglais qu'en français. Il s'est permis des trucs pas simplement
au niveau de l'écriture, mais aussi au niveau de
l'interprétation, des choses qu'il ne se permettait pas en
français, où il n'était pas du tout aussi libre. A l'époque,
il n'y avait pas tellement le choix. En groupe français,
t'étais obligé de chanter français. Néanmoins, c'était plus
simple pour lui de s'exprimer en anglais. Pour pratiquement
toutes les chansons, il y avait un processus de création sur le
texte où d'un côté Philippe notait ses idées en français,
mais quand il travaille la chanson, c'était plutôt directement
en anglais. Son travail, c'était plutôt de coller après en
sonorités le français sur ce qu'il chantait. Pour son travail
de mélodie, de mise en place, il faisait plutôt ou du yaourt,
ou de l'anglais. Mais à côté de cela, c'est vrai qu'en
parallèle, il développait ses idées et il recollait le tout à
la fin. Même sur le dernier album, si mes souvenirs sont bons,
il y a des trucs qui étaient travaillés en répétition sur des
bases anglaises. Mais pas des textes complets, en fait.
- Après Marc Seberg, on n'a plus eu beaucoup eu de
nouvelles
Dans la presse, j'avais lu quelques lignes sur un
groupe que tu faisais
A. : Hot Gossip. C'était bien. C'est dommage que cela n'a pas
continué. C'était assez chaud. La chanteuse était mannequin.
Une vraie, pas quelqu'un qui se dit mannequin. Le problème,
c'était qu'un guitariste habitait Brest, elle habitait Paris et
moi Rennes. C'était pas très simple. Donc, on n'a pas
persévéré. Et puis là, j'avais commencé un projet plus
orienté nouvelle technologie et c'est à ce moment-là que j'ai
créé ma boîte. Une boîte qui fait de l'édition musicale, de
la communication en sonore et multimédia. Je fais de l'édition
musicale pure. J'ai des groupes comme Arkan, Casse Pipe, Jack
o'Lanternes, Pascal Lamour pour les plus connus. Tous des gens de
la région, en fait.
- Tu viens aussi de faire un album pour Vincent Spatari
A. : Là, c'est complètement différent puisque c'est de la
chanson pour enfant. C'est très orienté nouvelle technologie
par contre. C'est plus trip-hop, techno. Je me suis vraiment
éclaté sur ce truc-là. En même temps, c'est vachement
intéressant de ne pas paraître au premier plan, parce que cela
te laisse vachement de liberté. En même temps, c'est très
stimulant d'avoir des contraintes. Là, c'était des formats
chansons, pour des enfants. Il ne fallait pas que cela soit trop
dur. Mais en même temps, j'étais absolument libre concernant
les arrangements, c'est moi qui ai tout fait, toute la musique,
de A à Z. Il y a juste la voix qui a été posée dessus.
C'était un projet super intéressant.
- Dans Marc Seberg, comment cela se passait au niveau des compos
?
A. : Jusqu'au deuxième album, on partait souvent d'embryons
d'idées que j'amenais. Même un morceau comme " Le chant
des terres " qui est signé Pierre (Ndlr : Corneau), par
exemple. Après, on développait moins les idées directement en
répétitions. Elles arrivaient un peu plus abouties.
C'est-à-dire que chacun avait un 4 pistes chez soi. On faisait
des petites maquettes et on apportait les idées.
- Aviez-vous des barrières, des limites ?
A. : Non. Cela dépend à quel niveau. Il y a un truc qu'on n'a
jamais fait dans Marc Seberg, parce que nous n'étions pas mûrs.
Et si Marc Seberg avait continué, on le ferait sûrement
maintenant, c'est plus d'engagement. Peut-être pas politique,
mais des actions humanitaires, des choses comme cela. On a
toujours gardé beaucoup de distance par rapport à cela. Parce
qu'on voulait de la distance. Mais l'âge aidant, en tous cas,
moi, je m'impliquerais beaucoup plus dans des trucs comme cela.
Donc, cela a pu jouer au niveau des textes ou de la musique. Pas
pour s'interdire, mais ce n'était pas notre truc. A l'époque,
en tous cas.
- Quand une chanson ne vous plaisait plus, vous la jetiez ou vous
la retravailliez ?
A. : Les réponses sont dans la question. C'était parfois l'un,
parfois l'autre.
- Le nom Marc Seberg, finalement, il vient d'où ? Je ne vois que
le personnage Marc, de " Rue de Siam " et Jean Seberg.
Je n'ai pas lu beaucoup de choses qui parlaient de l'origine de
votre nom
A. : Oui. C'est tout. Il ne faut pas aller chercher plus loin. En
fait, ce n'est pas facile de trouver des noms de groupes. Lorsque
Marquis de Sade existait toujours, avec Philippe, on commençait
à réfléchir à une structure dans laquelle on pourrait
travailler ensemble. Je travaillais avec les anciens de Frakture,
avec Serge Papaïl en particulier. Il a fallu rapidement trouver
un nom pour Gérard Bar-David, qui faisait pour Best un article
sur le rock à Rennes. Je crois que c'est Philippe qui a trouvé.
C'est vrai que Marc, c'était un prénom qui lui tenait à
cur, qu'il utilisait souvent. Et puis cela sonnait bien.
Cela sonnait comme un nom. Cela sonnait international. Il y avait
toujours une petite ambiguïté par rapport aux célèbres
musiciens viennois : Alban Berg , Schoenberg, tous des Berg. Cela
nous allait très bien.
- Cela fait combien de temps que tu n'es pas monté sur une
scène ?
A. : C'était avec Hot Gossip. Il y a 4-5 ans.
- Cela ne te manque pas ?
A. : Si j'étais disponible, peut-être. Mais là, je ne me pose
pas la question. J'ai assez de boulot à faire comme cela dans la
boîte. Cela ne me manque pas dans le sens où j'en rêverais la
nuit, ce serait vital
Mais effectivement, si je n'avais pas
cette société-là, et si je continuais à faire de la musique,
c'est clair que la scène est une partie importante. Mais
actuellement, je ne fais pas de musique. Quand j'en joue, c'est
plutôt orienté nouvelles technologies, ordinateurs
Donc,
cela ne me manque pas parce que je n'ai pas besoin de montrer
cette musique directement sur scène.
- Tu préférais être en studio ou sur scène ?
A. : Cela dépend dans quel cadre. Studio en tant que simplement
musicien, guitariste, c'est vraiment très stressant. Je ne suis
pas un grand technicien. Donc, c'était presque pire que la
scène, c'était très dur. Mais la scène, pour des timides,
comme nous étions tous dans Marc Seberg, c'était une horreur.
Cela se passerait peut-être mieux maintenant parce que j'ai pas
mal évolué, mais pour moi, c'est une expérience traumatisante,
mais en même temps, vraiment enrichissante évidemment, parce
que tu sens bien une énergie qui vient du public, c'est vraiment
riche et intéressant. Mais pour moi, c'était pas facile. On ne
peut pas dire que je m'éclatais sur la scène. Il n'y a pas une
fois où je peux vraiment dire que je me suis vraiment éclaté
sur une scène.
- A cause de quoi ?
A. : Parce que je suis très timide.
- Mais si tu es dans la musique, tu fais moins attention au
public
A. : Mais je n'arrivais pas à évacuer cela.
- Ton plus grand plaisir, c'était en répétition, alors ?
A. : Oui. Mon plus grand plaisir, c'est la création. J'adore
ça. Et maintenant, ce que j'aime bien dans la musique actuelle,
c'est justement qu'avec ces nouvelles technologies, tu peux faire
plus de choses. Entre Hot Gossip et Vincent Spatari, j'ai fait
des maquettes d'un nouveau groupe, sur lequel on a répété, qui
s'appelait MSAI.
- Comme le nom de ta société
A. : Exactement. Le nom de la société vient de là. Et c'était
très orienté trip hop. Et ça, c'est vraiment là-dessus que
j'aurais voulu continuer.
- Cela s'est arrêté ?
A. : Oui. Parce que c'est jamais facile. Je n'avais pas envie de
repartir, faire toutes les maisons de disques. J'avais fait des
envois, je n'avais pas de réponses. J'ai dit " OK, il va
peut-être falloir que je fasse quelque chose ". Alors, au
lieu d'attendre que les autres viennent me chercher, je me suis
dit " Je vais vendre ma musique directement ". C'est
pour cela que j'ai monté ma boîte d'édition. Peut-être qu'on
fera de la production après, peut-être que je ferai mes disques
directement. Là, je n'ai pas trop le temps. Mais ce ne sont pas
les idées qui manquent. Je n'ai jamais été à court d'idées.
Et je trouve que c'est cela qui est extraordinaire dans les
musiques actuelles. C'est que cela te permet de t'exprimer
complètement. L'échantillonneur, c'est vraiment un outil
fabuleux. J'aime beaucoup la musique qui se fait actuellement.
- Qu'est-ce que tu gardes comme souvenir de Marquis de Sade ?
A. : Cela est très loin et sur une courte période. Ce que je me
souviens, c'est que j'ai enregistré l'album pendant que j'étais
au service militaire ! C'était décalé total. C'était le
premier enregistrement au studio DB. Le jour, c'était un
enregistrement de folk parce que c'était la grande mode à
l'époque. Et nous, " Les jeunes gens modernes en costumes
électriques ", on enregistrait la nuit. Et puis, c'était
pour tous notre première grande expérience comme cela. C'était
spécial. Même quand on voulait, j'ai jamais eu l'impression
d'avoir un contrôle sur tout ce qui se passait et de pouvoir
influer vraiment sur les choix. C'est assez pénible. Cela m'a
gonflé. C'est peut-être pour cela que j'ai créé ma boîte.
- Etre second guitariste derrière Frank Darcel, c'était facile
ou pas ?
A. : Avec Frank en guitariste, c'est jamais facile ! Bon, c'est
tout ce qu'il y a à dire. A part cela, c'est un charmant copain.
Mais cela se sent aussi dans la musique. Pour faire une musique
comme celle de Marquis de Sade, cela veut dire aussi que tout
était tendu. Forcément, cela avait des répercussions sur les
rapports humains. Pour moi, c'était quand même une expérience
extraordinaire parce que moi, j'avais fait des groupes avant avec
Philippe, et je n'avais absolument aucune expérience de studio
et Marquis de Sade a été le truc qui a tout propulsé. Et il
faut le reconnaître, que ce soit ici à Rennes, ils avaient
juste fait le 45 tours chez Terrapin, avec Daniel Paboeuf et
Pierre Thomas. Et c'était le premier disque de Terrapin, donc
les gens qui ont créé les trans. Et l'année des premières
trans, on a fait le festival, et cette année-là, six mois plus
tard, on sortait le premier album. C'était vraiment quelque
chose d'extraordinaire, à peine imaginable. Moi, j'ai un peu
pris le bateau en cours puisque le groupe était déjà
constitué et on a signé pratiquement au moment où je suis
arrivé.
- Tu penses que sans Marquis de Sade, Rennes ne serait pas ce
qu'elle est ?
A. : C'est toujours difficile de faire de l'anté-rétrospective.
Ce qui est clair, c'est que cela a focalisé tout sur Marquis de
Sade et que tout est parti de là après. Mais cela voulait dire
aussi qu'il y avait des structures, parce qu'il y avait des
associations qui faisaient de la diffusion, qui faisaient de la
production, des concerts. Donc, il y avait toute une mouvance de
musiciens, même Etienne Daho était dans cette mouvance-là.
Bon, Marquis de Sade a été le déclencheur. S'il n'y avait pas
eu Marquis de Sade, est-ce qu'il y aurait eu quelque chose ?
C'est très difficile de savoir. Cela n'aurait peut-être pas eu
l'ampleur que cela a eu. Cela aurait pu avoir plus d'ampleur. On
n'en sait rien. C'est comme cela. On ne va pas refaire
l'histoire.
- Tu as participé aux compositions de Marquis de Sade ?
A. : Oui. Un petit peu. Ce sont celles qui sont signées, en
fait. Quand je suis arrivé, beaucoup de chansons étaient déjà
écrites. Donc, j'ai un titre " Smiles ", sur le
premier. Cela, c'est vraiment une idée à moi. Puis on rajoutait
des idées, au fur et à mesure dans d'autres compositions.
- A partir de quand as-tu pu vivre de la musique ?
A. : Pratiquement jamais. Il n'y a pratiquement que la dernière
année de Marc Seberg où on a réussi à avoir le statut
d'intermittent du spectacle en France, et à un vivre un petit
peu plus que le SMIC et c'est tout.
- Et avant, vous aviez des petits boulots ?
A. : On avait des petits moyens et des petits besoins !
- Pourtant, Marc Seberg a été un groupe qui a bien marché ?
A. : Oui, mais tu sais, c'est toujours le même problème.
Anciennement, puisque cela change maintenant, c'est que le
marché était réduit. On a souvent fait la comparaison et le
parallèle avec Simple Minds. Au départ, c'était vrai. Simple
Minds vendait 20.000 albums en France, mais le problème, c'est
qu'ils vendaient 40.000 albums en Angleterre, la même chose aux
USA
Résultat des comptes, ils vendaient 200.000. Nous, on
ne vendait que 20.000 en France. Et cela ne suffit pas pour en
vivre. Quand je vois des groupes comme Casse Pipe ou Jack
o'Lanternes qui tournent à 100-150 dates par an, ils rament.
Casse Pipe, ils sont peut-être à 20.000 du dernier album. C'est
difficile de vivre de la musique, en France
- L'album préféré auquel tu aies participé ?
A. : Ce n'est pas facile parce que il n'y en a aucun dont je suis
content. Je ne peux pas dire Spatari, parce que je préférerais
avoir un album où vraiment j'ai fait uvre de création.
Moi, en terme d'ambiance, c'est quand même le premier Marc
Seberg que je préfère. Il y a de très belles chansons
là-dessus. Il y a des trucs en production qui ont vieilli, je
trouve. Je n'aime pas trop les sons de batterie. Mais par contre,
au niveau des ambiances, des guitares, même des chansons.
- La chanson que tu as composée que tu préfères ?
A. : " Don't fall ", je trouve cela vachement bien.
C'est vraiment une superbe chanson. C'est une des chansons les
mieux chantées par Philippe. Sinon, je ne devrais peut-être pas
dire cela, mais en termes d'arrangements, je suis vachement
content des trucs avec Spatari. Bon, c'est de la chanson, cela ne
va pas plus loin. Mais il y a vraiment des trouvailles au niveau
des harmonies, des arrangements qui sont vraiment bien trouvés.
En terme de composition, je ne sais pas. J'ai beaucoup d'idées
qui ne sont jamais sorties qui sont très bien ! (rires).
- Tu réécoutes souvent les albums auxquels tu as participé ?
A. : Non, jamais.
- Tes influences majeures ? Qu'est-ce que tu écoutes maintenant
?
A. : J'ai écouté beaucoup de classique et je pense que cela
s'entend dans ma façon de composer. Ce n'est pas prétentieux de
dire cela, mais on ne peut pas dire qu'il y ait des influences
majeures. J'ai écouté beaucoup de trucs. Les trucs que j'aime
en guitare ne sont pas des trucs qui m'ont influencé par exemple
en composition. On ne peut pas dire qu'il y ait quelque chose qui
m'ait influencé. Bon, avec Philippe, on a écouté beaucoup le
Velvet et les Stooges, au départ. C'est avec cela que j'ai
appris à jouer de la guitare. C'est évident. Mais Philippe
était plus branché là-dessus que moi. Même si c'est moi qui
lui ai fait connaître cela et lui m'a fait découvrir le blues
rural des années 20.
Quant à ce que j'écoute aujourd'hui, je n'ai pas beaucoup de
temps, mais j'écoute des nouveautés. Fatboy Slim, par exemple,
des trucs comme cela. Mais j'ai pris du retard cette année.
C'est difficile en même temps d'écouter les choses qui se font
pour se tenir au courant des nouvelles tendances et en même
temps de voir des trucs que je pourrais signer. Faire la part
oreille professionnelle et oreille simplement pour l'amateur, ce
n'est pas facile.
- Au niveau musique française, tu t'y intéresses ?
A. : Je suis plus intéressé par toute la vague trip-hop.
Superdiscount, Etienne de Crecy, un peu moins Laurent Garnier.
Tout ce qui est trip-hop, j'adore ça.
- Tes passions autres que la musique, c'est l'aïkido (ndlr :
Anzia donne des cours d'aïkido à Rennes plusieurs fois par
semaine) ?
A. : Ah oui. Tu sais, je ne fais que des trucs par passion, donc
on a vite fait le tour. La musique et l'aïkido, ça occupe
déjà.
- Est-ce que tu penses avoir influencé des gens ?
A. : Je n'en sais rien. Mais il y en a beaucoup qui disent oui.
- Tu le prends comment ?
A. : A part que cela flatte mon amour propre, sûrement
En
fait, c'est étrange. Je trouve cela surprenant et magique.
Surtout que c'était moins flagrant à l'époque de Marc Seberg.
Mais c'est quand maintenant on te dit cela " J'ai
énormément écouté vos albums, cela m'a beaucoup influencé
". Je trouve que cela a un peut peu un rapport avec Internet
dans le sens où il se crée des réseaux de connexions,
d'affinités et je trouve cela très sympa.
- Au niveau d'Internet, tu as fait un site sur ta boîte de
production (www.msai-music.com). Tu t'en sers comment ?
A. : On vend de la prestation. On a un autre site où on vend de
l'espace à des sociétés de Saint-Malo. On fait de la
conception et de la réalisation de sites. Donc, c'est un outil
de travail. Je crois qu'on est en train de vivre en direct une
révolution dont la plupart des gens n'ont pas encore mesuré
l'ampleur.
Page créée par Pascal Bechoux, avril 1999